Dans un billet précédent, j’évoquais les stratégies de dépot et d’utilisation de variantes de votre propre nom de domaine pour réorienter les internautes qui ne l’orthographieraient pas correctement (l’exemple de BiTWiN.fr).
Dans cette optique, je vous invite à consulter rapidement le dispositfi mis en place par AlsaCreations.com (agence de création Web fortement impliquée sur l’accessibilité et dotée d’une solide communauté). Pour remédier au nombre important d’internautes qui essayaient d’accéder à la page alsacreation.com en oubliant le « s » final, ils ont activé cette variante du nom de domaine. Mais surtout ils ont mis en place un page qui, avec humour, réoriente l’internaute mais l’incite aussi à se remémorer la bonne adresse pour la prochaine fois.
Une nouvelle preuve que, sur Internet, avec une mise en scène bien pensée, un défaut peut être détourné en levier de communication ! Courrez voir la page et mon coup de chapeau à l’équipe d’AlsaCreations.
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Parmi les deux projets qui « m’empêchent » actuellement d’écrire sur ce blog, ce trouve le projet BiTWiiN. BiTWiiN, c’est un service en ligne novateur qui permet aux seniors de proposer leurs services à des particuliers, de trouver une activité auprès d’entreprises, d’échanger avec d’autres retraités, le tout très simplement et gratuitement.
« BiTWiiN » c’est aussi surtout un nom que nous (les 2 fondateurs et moi) avons voulu distinctif mais qui se révèle à l’usage très compliqué. En effet, « BiTWiiN », c’est malheureusement un nom aux multiples orthographes possibles :
« Between » : le mot anglais détourné ;
« Bitwiin » : le nom réel qui utilise des « i » à la place des « e » ;
« Bitwin » : qui oublie de doubler le deuxième « i » ;
« B-Twin » : la marque cycliste de Décathlon ;
etc.
Le risque, pour un jeune service comme le notre, c’est de perdre des internautes qui souhaiteraient se rendre sur le site mais qui orthographient mal son nom. Pour remédier à ça, il faut prévoir des accès alternatifs :
par le biais des noms de domaine : déposer les variantes orthographiques comme autant de noms de domaine. Dans notre cas seul bitwin.fr était disponible ;
par le biais des moteurs de recherche : tenter d’apparaître en résultat sur les requêtes des variantes orthographiques. Pour cela, nous avons créé par exemple un véritable contenu sur la page bitwin.fr qui reprend le terme « bitwin » ;
Ce qui est particulièrement vrai pour un nom comme « BiTWiiN / BiTWiN / BeTWeen » l’est, en fait, pour tout nom de marque et de société. Anticipez cette démarche est nécessaire pour récupérer ce trafic et éviter la perte d’une audience intéressée !
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(billet qui entame une nouvelle rubrique consacrée aux cas d’école, ou « ne sous-estimez pas l’importance de la gestion des noms de domaine, la preuve… »)
Les noms de domaine ne conduisent pas qu’à des sites Internet, ils sont aussi le pilier des échanges par mail. On l’oublie trop souvent.Or, un internaute qui tente d’accéder à une adresse Internet erronnée s’en rend rapidement compte (normalement) et peut se corriger. Par contre, l’envoi d’un email à une adresse erronnée n’est ni rattrapable, ni toujours identifiée (mais dépend surtout de la configuration du serveur de mails et de la délicatesse du destinataire réel).
Illustration
L’armée de l’air américaine en a fait les frais. En effet, le site Internet de sa base aérienne de Mildenhall (Suffolk, Angleterre) est domicilié à l’adresse www.mildenhall.af.mil/ (occasion de croiser la méconnue extension générique .mil réservée aux militaires américains). Il se trouve par ailleurs, qu’un habitant du coin disposait d’un site internet touristique vantant les mérites du comté à l’adresse www.mildenhall.com/. Du af.mil au .com, il n’y a qu’un pas que se sont empressés de franchir les militaires, par distraction ou ignorance de la distinction. Pour le bonheur de la boite email du pauvre civil, surchargée de spams et de… données confidentielles.
L’armée a d’abord compté sur la discrétion du quidam puis tenté de verrouiller la plate-forme email de la base aérienne (pour empêcher les envois vers le domaine incriminé). De son côté, le quidam s’est dit contraint de fermer son site Internet devant le nombre de mails reçus et en a appelé à l’armée pour l’aider à trouver une solution. Actuellement le site est hors ligne, mais le monsieur est toujours détenteur du nom de domaine et potentiellement des mails qui y parviennent…
A savoir : contrairement à une idée répandue, le nom renseigné dans l’adresse email ne préserve en rien des mauvais envois. Ou autrement dit, ce n’est pas parce que jean.dupont ne travaille pas chez lesitedemonentreprise.com que personne ne reçoit les mails envoyés à jean.dupont@lesitedemonentreprise.com. Au contraire, recevoir les mails de l’ensemble des adresses mails possibles (ou simplement erronées) pour un nom de domaine donné est une configuration très simple à mettre en place. Et les cyersquatteurs, typosquatteurs et Cie n’ont pas attendu pour le faire…
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On connaissant le sponsoring sportif où un athlète apportait sa notoriété à un marque en échange de financements (aboutissant à la gestion de véritables marques personnelles plus visibles que les performances sportives comme aux beaux jours d’un Michael Jordan par exemple).
Aujourd’hui, plus de raison de se limiter au sport, d’autres personnalités tout aussi porteuses de valeur peuvent s’associer temporairement à une marque pour renforcer son image. C’est le cas, par exemple de la campagne publicitaire « Gwen Stefani For You » initiée par Hewlett-Packard.
Sur grand écran : hp.com/eur/gwen
Au cinéma, cette campagne se décline sous forme d’un spot publicitaire qui cherche à nous convaincre que :
Créer, c’est pas facile ;
Heureusement HP est là ;
A la fin de la vidéo, bien sur, le clip nous invite à en savoir plus sur le site dédié à cette campagne. Et là surprise, s’affiche sur l’écran du cinéma l’adresse particulièrement mise en valeur hp.com/eur/gwen. Ceci entraîne quelques réflexions :
Voici une adresse particulièrement complexe à retenir (2 répertoires dont le premier est bien peu intuitif), surtout au cinéma avant un film. Tentatives d’explications : HP ne vise pas forcément à ce que l’adresse soit retenue mais capitalise sur son .com, qui lui dirigera l’internaute vers le contenu recherché ;
Au passage l’url porte un message en reprenant uniquement le prénom de l’artiste (« Gwen » sans « Stefani »). Elle introduit une complicité / proximité entre celle-ci, la marque et le consommateur ;
Le hp.com/gwen, pourtant plus simple, est réservé aux américains et uniquement en langue anglaise donc (comme bien souvent pour les compagnies américaines, le .com fait office d’extension locale) ;
La campagne se décline donc en Europe avec l’utilisation d’une page « splash » de choix de la langue. L’adresse relayée fait ici appel à un répertoire dédié eur/, à mon avis peu heureux car complexifiant inutilement l’url. (A noter au passage le désaveu de HP pour l’extension européenne , le hp.eu est en effet détenu par HP mais non utilisé ici) ;
Ce cas illustre, à mon avis, la complexité de gestion d’un .com, satanée extension qui veut tout et trop dire : à la fois portail, site institutionnel, site local américain, etc. Pour cette campagne un choix d’une unique adresse relayée sous la forme hp.com/gwen accompagnée d’une page « splash » bien construite aurait permis de limiter à la fois la complexité de l’adresse et la complexité de l’accès au contenu selon la langue. Qu’en pensez-vous ?
Sur Internet, les urls à rallonge sont de retour
A noter également, autant HP fait des efforts de concision et de lisibilité pour les urls sur les supports off-line, autant son effort s’arrète là. En effet, si vous accédez à l’adresse en question, vous êtes automatiquement redirigé vers une url beaucoup moins perinente de la forme http://h20158.www2.hp.com/printing/?jumpid=re_r11400_ipg20|en-eur|PRNT|GW|HHO|%esid!|%epid!|%eaid!|&, et ceci de manière visible dans la barre d’adresse. De même, l’utilisation de la fonction « envoyer à un ami » entraîne la réception d’un mail du type :
XXX a visité le site Web HP de Gwen Stefani et a pensé que cela vous intéresserait.
Finis donc tous les avantages de confiance, de lisibilité, d’incitation à la visite d’une adresse concise et intuitive… Dommage que le travail d’HP sur les adresses s’arrête à ce niveau. Si c’était vous, Capitalisez sur vos adresses bien construites jusqu’au bout !.
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Comment relever les tendances et les usages en noms de domaine ?
Par des enquêtes auprès des internautes (je reviendrai dans un prochain billet sur les initiatives conduites par certains registres à ce sujet) ;
Par l’observation des utilisations faites sur les supports qui reprennent les adresses Internet ;
C’est ce second exercice (entamé en Janvier 2008) que je reconduis ici avec le magazine « Les enjeux, les échos » de Mars 2008.
Après analyse de 100 pages :
Publicités trouvées
21 (-19)
Adresses internet affichées
21 sur 21 (100%+8%)
Visibilité
faible (on la cherche)
moyenne
forte (élément prépondérant)
16 sur 21 (72%-1%)
5 sur 21 (24%-3%)
1 sur 21 (4%+4%)
url dédiée à la campagne
oui
non
8 sur 21 (38%=)
13 sur 21 (62%=)
ex. www.volkswagen.fr/tiguan
ex. tgv.com (produit 407)
marque seule pour l’intitulé du nom de domaine
oui
non
18 sur 21 (86%-5%)
3 sur 21 (14%+5%)
ex. www.groupama.fr
ex. www.deloitte-recrutement.com
mention du pays
pas de mention : .com
extension : .pays
répertoire : .com/pays
6 sur 21 (29%)
12 sur 21 (57%)
3 sur 21 (14%)
ex. www.alphabet.com
ex. www.agefiph.fr
ex. ca.com/fr/itg
format de l’adresse
nom de domaine seul
sous-domaine
repertoire
15 sur 21 (71%+9%)
0 sur 21 (0%-11%)
6 sur 21 (29%+2%)
ex. www.lexus.fr
ex. –
ex. www.axa.fr
affichage du « www »
avec le « www »
sans le « www »
17 sur 21 (81%+11%)
4 sur 21 (19%-11%)
ex. www.citedelareussite.com
ex. oracle.com/fr
affichage du « http:// »
sans le « http:// »
avec le « http:// »
21 sur 21 (100%+3%)
0 sur 21 (0%-3%)
ex. tgv.com
ex. –
Ce que je propose de retenir de ce modeste exercice et de son prédécesseur :
Répertoires dans les urls, c’est assimilé (un tiers des cas) mais les sous-domaines n’ont pas la côte (aucun cas recensé ici) ;
Fini le « http:// » !.Pour la lisibilité, la mention du « www » est encore en vogue (8 cas sur 10) alors que la mention du « http:// » est quasiment abandonnée (aucun cas recensé ici) ;
Il serait temps de localiser vos adresses. Plus d’un nom de domaine sur deux est en .com et sans distinction de localisation. En effet, si l’internationalisation n’est pas prise en compte dans la stratégie de nommage, elle risque de complexifier la charte de nommage, une fois celle-ci déployée.
en attendant la prochaine édition de l’exercice bien sûr !
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