L’utilisation des sous-domaines : l’exemple de Yahoo!

par Thomas Fourdin, le 30 juin 2007

Aujourd’hui je me penche sur le cas de la stratégie de nommage de Yahoo! qui a pour particularité de réunir un nombre très important de sites Internet. En effet, plus qu’un moteur de recherche, Yahoo! est aujourd’hui un formidable générateur de contenus qu’il rend accessible via un nombre très important de sites Web thématiques. De plus, Yahoo est présent internationalement et que la plupart de ces sites sont disponibles en autant de version linguistiques.

Un nom de domaine qui vaut de l’or : yahoo.com

Pour comprendre la stratégie de nommage de Yahoo!, il faut déjà considérer la place du domaine principal yahoo.com. En effet, le nom de domaine yahoo.com a la particularité d’être très notoire (pagerank de 10 sur Google et l’un des 5 sites les plus visités au monde – classement ComScore). Ceci fait du nom de domaine « intuitif » de Yahoo en .com, un pilier essentiel de sa présence sur Internet et donc une clé de sa stratégie de nommage.

Un déploiement de la galaxie de sites Web thématiques et linguistiques en sous-domaines du yahoo.com

En observant les adresses des différents sites de Yahoo!, on remarque tous les sites de Yahoo n’utilisent (je parle ici de l’adresse « réelle », visible dans la barre d’adresse) que des sous-domaines du nom de domaine principal yahoo.com :

Exemples :

Il semble donc que toute la stratégie de positionnement de Yahoo! tend en effet à faire de la page yahoo.com la page principale de son contenu et l’ensemble de ses sites s’articule autour de celle-ci. Utiliser son principal nom de domaine yahoo.com comme pierre de voûte de l’ensemble de sa stratégie de nommage conforte ainsi l’omniprésence de cette adresse et la rend mémorisable et incontournable pour tous les internautes. Yahoo! se pose également ainsi comme le fournisseur global de contenus avec autant de chaînes thématiques déployées.

En réalité le nombre de sites déployés par Yahoo! se compte en centaines. D’ailleurs si l’on tape « Yahoo » dans Google, les 150 premiers résultats sont occupés par des sous-domaines de yahoo.com ! Avec pèle-mêle : weather.yahoo.com, autos.yahoo.com, video.yahoo.com, mail.yahoo.com, games, news, photos, search, messenger, finance, tv, travel, music etc. (vous pouvez avoir un aperçu de tous ses contenus sur la page Everything Yahoo! pour estimer le nombre de sites ainsi déployés).

Pour aller plus loin, il arrive même à Yahoo! de créer des sous-domaines pour des partenariats publicitaires ou commerciaux comme le montre la campagne hébergée sur pepsi.yahoo.com/freeride/ ou alors pour promouvoir des produits d’autres marques (concept des Yahoo! Brand Universes) comme pour la console Wii de Nintendo : wii.yahoo.com.

Une communication qui mélange toutes les possibilités

En ce qui concerne la communication sur ses services, les usages sont moins précis :

Contrairement à l’adressage final (celui visible dans la barre d’adresse) des sites Yahoo qui utilisent toujours l’option de sous-domaines du yahoo.com, on observe que les adresses communiquées (en particulier en publicité) utilisent toutes les variantes possibles. Mais pour aller plus loin, toute les communications autour des services de Yahoo! communiquent en fait avant tout sur la marque Yahoo! et sa page portail yahoo.com. Autrement dit, peu importe que l’internaute ait retenu l’adresse précise du service tant qu’il a en mémoire l’adresse yahoo.com où il trouvera ensuite le lien vers le contenu mentionné.

On remarquera tout de même que ce système trouve ses limites lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux marchés locaux. En effet difficile de vendre la page yahoo.com (en anglais et adaptée au marché américain) aux autres pays. Yahoo! devrait s’inspirer ici d’Amazon et de l’utilisation très intelligente qu’ils font du ciblage par pays (par adresse IP vraisemblablement) qu’ils font sur leur site en .com (j’y reviendrai)…

Une surveillance et une redirection des noms de domaines associés

Yahoo!, comme les marques les plus notoires, est l’objet de tentatives de cybersquatting (enregistrement de noms de domaines qui évoquent ses marques à des fins litigieuses). Le danger de baser sa stratégie sur l’usage de sous-domaines est qu’on laisse ainsi les noms de domaines associés disponibles et le champ libre aux utilisations dommageables.

En réalité, Yahoo!, même si il ne les utilise pas directement, surveille activement les noms de domaines qui évoquent ces services. Il dépose les noms de domaine associés et n’hésite pas à conduire des procédures juridiques de récupération (au moins 1763 noms de domaines sont actuellement poursuivis par Yahoo! – voir ci-dessous) si certains lui ont échappé.

Une fois les noms de domaine en sa possession, il les redirige alors vers les pages des services associés :

Exemples :

Et c’est également valable pour les sous-domaines de ces derniers noms de domaines (avec la traduction le cas échéant de l’intitulé du sous-domaine) :

Exemples :

Si le nom de domaine n’est pas directement relatif à un service ou une thématique déjà en place, il redirige alors les noms de domaines concernés vers une page d’erreur qui met en avant la page principale du portail sur yahoo.com (et la boucle est bouclée) :

Exemples :

La stratégie de nommage de Yahoo! en 3 points clés

Pour conclure, si on devait s’inspirer de l’exemple de Yahoo! pour construire une stratégie de nommage forte en en extrayant 3 principes clés :

  1. capitaliser sur votre nom de domaine marque en com, il est le nom de domaine le plus intuitif et le plus mémorisable. Il doit devenir un réflexe pour tous les internautes intéressés par votre site, vos produits, votre activité. Attention, il doit donc également servir de portail d’accès général à tous vos sujets et proposer des liens vers l’ensemble des sites qui concernent votre marque (versions pays – ce que Yahoo! ne fait pas -, sites thématiques, etc.) ;
  2. envisager les sous-domaines au même titre que des nouveaux noms de domaine pour vos projets Web. lis ont l’avantage d’être toujours disponibles. De plus, l’exemple de Yahoo! montre que les sous-domaines peuvent aujourd’hui être utilisés en communication et qu’ils ont l’avantage de pousser votre .com et donc votre visibilité globale sur Internet (mais obligent là encore à un .com construit comme un portail générique de votre marque) ;
  3. surveiller et protéger les noms de domaine autour de votre marque et de vos activités : déposer préventivement les noms de domaine les plus intuitifs (votre marque dans les extensions locales, vos noms de projets ou produits en .com, etc.), tenter de récupérer les usages litigieux pour éviter la dilution de votre marque, la nuisance à l’image et la perte de trafic entraînée.

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